La main spirite d’Eva Fay.

Eva Fay, de son vrai nom Eva Norman, célèbre médium américaine au tournant du siècle présentait sur scène un numéro de spiritisme. Elle avait épousé John T. ” Fay “; le fils d’ Anna (Annie) Eva Fay, médium encore plus célèbre.

Contrairement à sa belle-mère dont elle avait volé – sans le moindre scrupule – le show “Somnolency” – grâce à John – , elle ne s’identifiait pas spécifiquement en tant que médium, mais comme initiée aux secrets des yogis et mahatmas de l’Inde. Suivant en cela l’intérêt pour les mystères de l’Orient et les enseignements de feue Mme Blavatsky.

Autant Anna Eva Fay était petite et délicate, autant Eva Fay était  massive, grande (1 m 80) et pesait 20kg de plus que la frêle médium. Les deux femmes se détestaient cordialement. Si la mise en scène d’Annie était extrêmement sobre, celle d’Eva utilisait le décorum d’un temple égyptien «hollywoodien».

Parmi les expériences jouées durant les performances, celle de la main spirite marquait particulièrement les spectateurs.

Cette main, posée sur une plaque de verre, suspendue par quatre rubans au plafond de la scène ou placée entre deux dossiers de chaises, répondait, en frappant des coups, aux questions posées par le public. L’histoire, cousue de fil blanc de cet artefact, parlait de la main d’une amoureuse éconduite et d’un esprit qui la manipulait…

Apparemment, seuls les esprits activaient l’objet. Même si Johnny Fay, caché hors de vue de la scène, n’était pas étranger à ces mouvements.

Une excellente description de l’usage de cette main est publiée dans le livre de Barry H.Wiley The Indescribable Phenomenon, the Life and Mysteries of Anna Eva Fay (Hermetic Press) dont nous conseillons vivement la lecture.

Eva (Norman) Fay et Anna Eva Fay

Les Fay (Anna Eva et Eva) n’étaient pas les premières à présenter cet effet, mais elles furent certainement celles qui marquèrent le plus les esprits grâce à leur mise en scène.

Malgré le conflit qui opposait les deux femmes, Anna Eva Fay continuait à chérir son fils John, gardant son mépris uniquement pour Eva. Malheureusement, fin 1908, Anna, en pleine tournée à l’Orpheum Theatre de Watertown (New York), reçut une terrible nouvelle. Son fils était mort, une balle dans la tête, apparemment un suicide.

Paniqué à l’idée d’être agressé, John avait l’habitude d’être armé. L’arme avait déjà détonné toute seule auparavant en 1903, mais John n’avait pas tenu compte de l’avertissement.

Après enquête, la thèse du suicide ne fut pas conservée mais remplacée par « accident de manipulation d’arme à feu ». On clôtura le dossier..

Qui avait donc tué John ?

Un détail pourtant aurait dû retenir l’attention : la main spirite utilisée par Eva et John traînait par terre, l’index brisé.

Un esprit jaloux ?

 

Note : cette main, fut acquise en 1987 au congrès IBM (International Brotherhood of Magicians) de Nashville, auprès d’un collectionneur américain; elle est attribuée à Eva Fay.

Il y en a une autre de fabrication un peu plus tardive, un modèle Owen “Dr Q spirit hand”, dans nos collections.

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26/10/23