15/03/15
Photo d’une des plus anciennes tablette d’exécration (maléfique) contre les Nubiens – connus pour être de puissants magiciens et de redoutables archers – habitant au-delà de la troisième cataracte du Nil.
C’est une terre crue, datant de la Ve ou VIe dynastie égyptienne donc très fragile, elle est veille de 4500 ans environ. On appelle aussi ces textes, des textes d’exécration. http://en.wikipedia.org/wiki/Execration_texts
La tablette contient les noms des personnes visées, c’est le rituel qui était le sort.
Ce qui rend cette tablette exceptionnelle, c’est qu’elle est entière et intacte. Elles étaient rituellement brisées. Il s’agit également d’une des plus anciennes tablette de ce type connue. Il existe deux autres exemplaires connus avec le même texte.
Traduction continue de Mme Carine Kühne (Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg)
« Jdu, la fille de [M]etjentj Muhedj-[Mutpanes], (et) la fille de [J]senseny (ainsi que) chaque nubien (et) chaque nubienne de Ouaouat, Iam (et) Irtjet et tous les frappés qui sont avec eux en tant qu’archer. »
Notez que le texte en tant que tel ne contient ni un envoûtement ni une exécration quelconque. Le texte sur la figurine n’est qu’une simple liste, qui énumère les ennemis, contre lesquels le rituel se dirige. L’envoûtement ou l’exécration ne réside donc pas dans le texte, mais dans les gestes et les textes rituels que l’on récitait au cours du rituel.
Le texte sur votre figurine est le même que sur les figurines de Munich (ÄS 7123 et 7124) et de Barcelone (E618 et E619).
C’est donc bien l’action de briser la tablette (destruction du nom) ou de l’enterrer avec les morts qui produit le sort.
Note: une seconde tablette strictement identique se trouve au musée d’égyptologie de Barcelone. Probablement écrite par le même scribe.
Elle a été étudiée par Andrés Diego Espinel (A newly identified Old Kingdom execration text par Andrés Diego Espinel)
15/03/15