Une curieuse prothèse

 

En 1873, la jeune médium anglaise Florence Cook (1856-1904) fit apparaître partiellement le visage ectoplasmique de l’esprit qui s’appelait Katie King. En 1874, elle réussit la matérialisation complète de l’esprit.

Son manager, Charles Blackburn, et ensuite le scientifique William Crookes lui apportèrent un soutien sans faille.

En 1874, Florence Cook se sépara de Katie King, mais suite à des problèmes financiers, elle dut remonter sur scène et fut démasquée pour fraude en 1880. C’est elle qui jouait le rôle de son esprit.

Par la suite, d’autres médiums réalisèrent des prouesses semblables. Les ectoplasmes, substances ressemblant fortement à de la gaze, pouvaient être produits par tous les orifices du corps.

Florence Cook, Katie King et William Crookes (plaque de verre vers 1900)

Les médiums étant soigneusement fouillés avant toute tentative de matérialisation, on peut légitimement se poser LA question: “d’où venaient les ectoplasmes qui apparaissaient?”

Assez curieusement, on attribue aux magiciens Harz (cité par le Professeur Hoffman dans Later magic, a practical treatise on the art of conjuring –1903) et/ou Herwin (dont le modèle personnel se trouve exposé au Magic Circle de Londres), l’invention d’une prothèse de pouce permettant de réaliser certains tours.

Les années d’apparition de cet accessoire étrange sont curieusement très proches, de même que les lieux d’origine. Qui s’est inspiré de qui ?

Une variation sur l’usage médiumnique de cette prothèse est également décrite dans l’ouvrage Spirit Slate Writing and Kindred Phenomena de William E.Robinson publié en 1898 sous l’appellation “The Thumb Pencil Carrier”. Elle permet de faire apparaître une écriture sur un support apparemment vierge.

L’exemplaire en métal peint en notre possession date du XIXe siècle (probablement vers 1870) et fut trouvé parmi les accessoires de Sarah, la poupée médium. Parfaite jonction entre le monde spirite et celui des illusionnistes.

Les “passes magnétiques” permettaient au magnétiseur d’approcher le visage de la médium. Celle-ci n’avait plus qu’à attraper le pouce en métal contenant la gaze avec la bouche.

Aucune mention n’apparaît dans un catalogue antérieur, à notre connaissance, ce qui démontre que les spirites et certains illusionnistes savaient encore garder un secret à l’époque. Notre test démontre qu’on peut sans problème glisser 2 m de gaze du XIXème siècle dans la prothèse. Ce qui est largement suffisant pour produire un bel ectoplasme.

L’usage de cet objet en spiritisme frauduleux ne se limite pas uniquement à la production d’ectoplasmes, peu s’en faut. Nous lassons votre imagination travailler…

 

Photographies Spirites

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19/06/22