Passoire et tamis

Accrochée à la porte, elle empêche les mauvais esprits, vampires et autres lutins malicieux (et maléfiques) d’entrer dans les maisons .

En Grèce, en Turquie et dans le Balkans en général, elles protègent des kallikantzaroi (sing. Kallikantzaros ou karakoncolos en turc), sortes de gobelins apparaissant entre le 25 décembre et le 6 janvier. Le reste du temps, ils essayent dans leur monde souterrain, de scier l’Arbre du Monde, sans grand succès, ce dernier se régénérant tout le temps.

L’explication la plus plausible du mot kallikantzaros semble être une déformation des mots turcs kara-kondjolos (loup garou, vampire) équivalent au broucolaque/vrykolakas grec.

Ce lutin doit compter les trous dans la passoire, mais n’arrive qu’à compter jusqu’à deux car le chiffre trois le tuerait. Trois étant considéré comme chiffre magique, c’est aussi un chiffre associé à la déesse de la sorcellerie Hékate, ceci pouvant expliquer cela. Le lutin compte toute la nuit jusqu’au lever du soleil qui pourrait le tuer.

Les sorcières, dit-on, doivent passer à travers tous les trous de la passoire avant de continuer leur trajet.

 

Le tamis, quant à lui, possède également des fonctions mythologiques/magiques. En inde, il permet à la femme de regarder la Lune de Kartik (Shiva, Ganesha) en face lors de la fête de Karva Chauth. Les gitans l’utilisent dans un rituel magico-médical avec une chandelle (céromancie) pour prédire l’état du malade.

En Egypte antique, la momie du dieu Osiris était arrosée par de l’eau passant dans des tamis pour chasser Seth.

Le tamis est également utilisé pour une divination appelée coscinomancie (divination par le crible). Il est placé entre les lames de gros ciseaux à laine posés sur les index ou les médius de deux personnes et se met à tourner lorsque le nom d’un malfaiteur est prononcé (avec la formule ies, mies, jesquet, benedoe, fet, domina)

. Cette méthode a connu son heure de gloire durant le Moyen Âge et s’est poursuivie jusque récemment..