Masha Allah et miroir magique
Miroir face à main islamique (syrien) ( bois, verre et nacre – 36 cm/22.3 cm) portant entre autre l’inscription Masha Allah. XIXe siècle.
Masha Allah: Formule prononcée quand on voit quelque chose ou quelqu’un qui nous plait (de licite).
En entrant dans ton jardin que ne dis tu :”telle est la volonté et la grâce d’Allah il n’y a de puissance que par Allah.”Si tu me vois moins pourvu que toi en biens et en enfants, il se peut que mon seigneur, bientôt, me donne quelque chose de meilleur que ton jardin, qu’il envoie sur ce dernier, du ciel quelque calamité, et que son sol devienne glissant, ou que son eau tarisse de sorte que tu ne puisses plus la retrouver.”
(Sourate al-kahf verset 39 à 41)
Quoique la magie soit proscrite dans l’Islam, la pratique courante et la superstition en font usage. La formule Masha Allah protège celui ou celle qui se regarde dans le miroir de se jeter soi-même le mauvais œil.
Ces miroirs étaient parfois utilisés par les magiciens pour communiquer avec les Djinns, et soigner (ou envoûter) ceux qui s’y miraient.
Il reste quelques fragments triangulaires de nacre enchâssés dans le miroir. La nacre avait la réputation de soigner les maladies oculaires. (réf: catalogue Blanche Magie Noire, CGER 1995)
Nous appelons cet objet: le Miroir d’Armide*, en souvenir des enchantements de la sorcière dans la Jérusalem Délivrée du poète italien Torquato Tasso (Le Tasse).
Ce miroir fait partie de l’ensemble Prikaza.
Note: En 1995, la CGER monta une exposition intitulée Blanche Magie Noire à Bruxelles. Elle y présentait un miroir assez similaire qui se trouve aussi dans son catalogue.
*Armide, fille du sultan de Damas, magicienne musulmane, souhaite la destruction des Croisés. Par ses enchantements Armide a déjà attiré de nombreux chevaliers séduits par sa beauté dans son île enchantée pour les changer en animaux. Le Tasse s’est là largement inspiré de la Circé d’Homère et de la magicienne Alcina de l’Arioste.