le Kylix de Théramène

Témoignage de Mlle Verhijd.

Durant notre périple en Grèce en 1929, ma sœur et moi avons ramené quelques souvenirs.

Un de ces objets était un kylix, une coupe grecque apparemment très ancienne. Le vendeur nous avait certifié son authenticité mais nous conservions un doute. La coupe était en bon état.

Notre voisine Irma connaissait très bien l’art gréco-romain antique, elle nous donna son impression, je la retranscris ici.

Votre coupe me rappelle furieusement le kylix de Théramène, un homme d’état et oligarche de la Ligue d’Athènes, mort en -404 ACN. Il dirigea Athènes dans le groupe des trente tyrans mais, considéré comme trop « tiède » pour diriger, il fut condamné à mort par le tyran Critias. Condamné à boire la cigüe, il versa une libation aux Moires avant d’avaler le poison. Comme il restait quelques gouttes, il lança le fond de la coupe comme pour le jeu de Kottabos (cottabe) en prononçant ces mots. « A la santé du beau Critias ! »

Les gouttes tombèrent sur le sol, ce qui équivalait à une malédiction.

Critias mourut peu de temps après.

Le Kottabos (κότταϐος) est un jeu « amoureux » en vogue en Grèce aux Ve et IVe siècle BCE.

Il consiste en un détournement ludique de la libation effectuée au début de chaque banquet : dans une libation, on verse quelques gouttes de vin sur le sol en invoquant le nom d’une divinité, principalement Dionysos. À l’origine, pour le cottabe, on verse le reste de sa coupe de vin en invoquant la personne aimée. Par la suite, la pratique se transforme en jeu : l’objectif est alors de jeter le reste de vin (λάταξ / látax) dans un bassin, posé par terre ou sur une table, toujours en prononçant le nom d’une personne aimée. Si les gouttes de liquide atteignent effectivement la coupe, c’est un heureux présage. Outre le présage, le gagnant au cottabe remporte souvent un petit lot : œuf, pomme, gâteau, coupe, voire un baiser.

(Wikipédia)

Irma

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04/02/23