04/11/21
Alêne ou aiguille en acier attribuée à Christian Caldwell.
Le Witchcraft Act de 1563, par le roi James VI d’Ecosse, lance le début de la chasse aux sorcières dans ce pays. La répression va être bien plus violente que dans le reste de l’Angleterre. Le même roi, obsédé par les sorciers, publiera son livre Daemonologie en 1593.
James VI, futur James I d’Angleterre, accusa les sorciers d’avoir provoqué une épouvantable tempête qui a failli emporter son épouse Anne de Danemark, en mai 1590.
Il est indéniable que les femmes furent plus persécutées que les hommes.
Christian Caldwell (Caddell) fut un chasseur de sorciers fort actif au nord-est de l’Écosse dans les années 1660.
Après avoir signé un contrat de “witchfinder”, payé 6 shillings par jour (et 6£`par sorcier identifié, une petite fortune pour l’époque), avec John Innes, le bailli de Spynie, du comté de Moray (Elgin) sous le pseudonyme de John Dickson, Christian Caldwell commença sa sinistre carrière de « witch pricker », – piqueur de sorciers.
Son talent consistait à rechercher des marques de sorciers sur le corps dénudé et soigneusement rasé de ses victimes et de transpercer ces marques à l’aide d’une pointe en acier. Lorsque la blessure était insensible ou ne saignait pas, elle était considérée comme la marque du Diable.
Reginald Scot (1538 – 1599) suggère que certains “witch prickers” utilisaient des alênes truquées*, d’autres connaissaient les points insensibles et peu vascularisés du corps. Il va sans dire que les piqueurs de sorciers étaient souvent des sadiques gagnant leur pain en torturant leurs victimes à tour de bras. Avant de les faire exécuter.
En 1662, à Tain (Ecosse), Christian Caldwell accusa un certain John Hay de sorcellerie, ce choix lui fut fatal. John Hay était un messager royal qui fit arrêter et condamner le chasseur pour « fausse accusation, torture et cause de la mort de gens innocents dans le comté de Moray ». Condamné à l’exil, Christian Caldwell termina ses jours, atteint de paludisme, dans une plantation de la Barbade.
On compte une dizaine de meurtres à son actif, beaucoup de femmes innocentes.
Petite note pour les féministes militantes qui se réjouiraient trop vite:
Christian Caldwell était en réalité une femme habillée en homme (car la profession était essentiellement masculine). Ce qui fut découvert quand elle fut dénudée à son tour pour subir la question.
D’autres femmes, connues sous les noms “masculins” de Mr. Dickson et Mr. Peterson, se firent passer pour des hommes pour pouvoir torturer leurs victimes. ( Anne Llewellyn Barstow, Witchcraze: A New History of the Witch Hunts. (USA Pandora: A Division of HarperCollins Publishers, 1994), p.129.
Quand on compte environ une dizaine de witch pickers pour la région à l’époque, ça fait quand même un nombre élevé de femmes qui sont prêtes à tout pour torturer leurs semblables…
04/11/21