25/02/21
– de la Sainte-Vehme. Westphalie, XIV ou XVe siècle CE
Comme son nom l’indique, ces crânes ont été utilisés pour les serments à la fin de l’époque médiévale et la Renaissance par les tribunaux secrets de la Sainte-Vehme.
De tous temps, on a toujours cru que le crâne détenait une puissance magique. On boit dans des crânes et des coupes de crânes à travers toute l’Europe et le Moyen-Orient non seulement dans la préhistoire, mais également au Moyen Âge et encore à l’époque moderne. On utilise aussi le crâne dans divers actes de sorcellerie.
Dans le contexte particulier de la justice westphalienne de la Renaissance, le «crâne du serment» pouvait remplacer la Bible dans un jugement officiel. Il représente donc un lien important avec les pratiques folkloriques préchrétiennes et païennes. Plutôt que de promettre par le livre sacré chrétien, l’accusé est invité à jurer de dire la vérité sur les mânes de ses ancêtres, avec un lien direct avec le royaume des morts à l’esprit.
L’apparition de la Sainte-Vehme coïncide avec les troubles qui suivent la mort du roi Conrad IV de Hohenstaufen en 1254 : la vacance de la monarchie centrale, la lutte entre les maisons de Habsbourg et de Luxembourg, le pillage des domaines de la couronne et la division du clergé permettent aux seigneuries locales et aux villes d’acquérir une autonomie politique, conduisant à l’explosion politique de l’Empire allemand. L’objectif de la Sainte-Vehme était de contrebalancer l’éparpillement politique par une unité juridictionnelle. Son succès est également dû aux difficultés des roturiers à obtenir justice autrement.
Son but était de rendre justice de manière ferme, droite et expéditive (les condamnés étaient généralement pendus). Composée initialement d’échevins, elle s’ouvrit ensuite aux chevaliers teutoniques. Elle était composée de 14 juges (7 nobles et 7 bourgeois), tenus au secret quant aux statuts, fonctionnement et délibérations du tribunal. Elle siège souvent en secret, d’où sa qualification de tribunal secret.
La Vehme ne prononce que deux verdicts. L’accusé est soit acquitté soit condamné à mort et exécuté dans les plus brefs délais.
Son siège central se trouvait à Dortmund, mais de nombreux tribunaux locaux apparurent en Allemagne.
La Sainte-Vehme était réputée compétente pour juger :
– des atteintes au christianisme (paganisme, sorcellerie, hérésies, dégradations d’églises, de cimetières, etc.) ;
– des crimes et délits tels que les vols, les viols, les bagarres, l’adultère, l’homicide, etc. ;
– des crimes contre la Sainte-Vehme elle-même : révélation de ses secrets ou atteinte à ses intérêts.
Créée dans l’espace laissé par les carences du pouvoir impérial, la Sainte-Vehme perd sa raison d’être avec l’affermissement du pouvoir sous les règnes de Maximilien Ier et de Charles Quint et la restauration de l’autorité de la justice impériale. Provisoirement restaurée pendant la guerre de Trente Ans (1618–1648), elle disparaît totalement à la fin du XVIII siècle, tout en continuant cependant à exercer une fascination macabre sur les mentalités allemandes du XIXe siècle.
(Wikipédia)
Ce crâne est engravé d’un carré magique SATOR dont une fonction est d’empêcher de mentir. Au XIXe siècle, il servit de crâne de nécromancie à divers occultistes.
Dans ce cadre particulier, après un jeûne et une “mise en condition mentale”, le questionnant écrivait sa demande sur une feuille de lierre, avec une encre composée entre autre de lierre – plante consacrée au dieu chtonien Dionysos. Ensuite, il buvait un vin drogué, toujours contenant du lierre – et allait dormir près de crâne. Les réponses à ses questions arrivaient dans les rêves. Le carré magique SATOR devait empêcher l’esprit interrogé de mentir.
25/02/21