05/05/20
Après ses premières aventures, perturbées par la vengeance de Poséidon, Ulysse arrive sur l’île d’Éole. Il est accueilli merveilleusement bien par le roi et va passer un mois en sa compagnie, Au moment de poursuivre sa route vers Ithaque. Éole lui remet une bourse en cuir contenant les vents contraires. Zéphyr, qui n’est pas prisonnier de la bourse, va gentiment pousser le bateau vers sa destination finale.
Mais seul Ulysse peut savoir ce que contient la bourse, il ne pourra l’ouvrir qu’une fois arrivé à destination.
En vue d’Ithaque, Ulysse s’endort et ses hommes, croyant que la sac renferme des trésors, l’ouvrent et laissent échapper les vents, Une tempête effroyable se lève et ramène le bateau chez Éole. Ce dernier, furieux et considérant qu’Ulysse est maudit par les Dieux, le renvoie à son périple, mais cette fois sans l’aide des ses précieux vents…
Les traditions magiques – spécialement celles d’Angleterre et des pays scandinaves – donnent aux sorciers le pouvoir de capturer les vents dans des nœuds. Pour ce faire, ils doivent siffler pour attirer les vents, puis les lier dans les nœuds grâce à une incantation.
Ils se servent encore de plusieurs autres choses dont la principale est le cordon avec quelques nœuds dont ils se servent pour faire lever les vents sur la mer. Qui est une des choses qu’ils ont retenues des superstitions de la gentilité. Ils vendent de quelque façon les vents, et l’offrent aux marchands qui sont retenus sur leurs côtes par la tempête et par les vents contraires. Ayant entre eux convenu du prix et l’ayant touché, ils leur donnent en échange une courroie nouée de trois nœuds magiques : avec cette condition que sitôt qu’ils ont dénoué le premier nœud, un vent favorable s’élève doux et très agréable ; Qu’après avoir dénoué le second nœud, le vent devient plus fort ; Aussitôt qu’ils ont dénoué le troisième, ils souffrent de tempêtes si impétueuses qu’il ne leur est pas possible de voir au-delà de la proue pour s’empêcher de briser contre les écueils ; Qu’ils ne peuvent se tenir sur le tillac pour amener les voiles, ni demeurer à la poupe pour y employer toutes leur forces afin de conduire le gouvernail. Oleus Magnus écrit tout cela des finlandais que Zieglerus et Tornaeus, écrivains fort récents, ne disent rien du tout ; Il semble même que les Lapons ne puissent exécuter cela, étant situés au milieu des terres et n’approchant jamais la mer. C’est pourquoi tout ce qui regarde cet art de faire lever les vents sur la mer, appartient plus aux Finlapes de Norvège dont chacun a plus d’autorité et comme plein pouvoir sur le vent qui règne au moment de sa naissance ; Celui-ci sur ce vent, et cet autre sur celui-là ; En telle sorte que cette vertu diabolique ait quelque liaisons avec la nativité et qu’elle en ait emprunté toute sa force. Ils gardent les mêmes mesures que nous venons de remarquer si celui qui achète le vent défait le premier nœud de la cordelette, ou du ruban noué, il reçoit un vent d’une force médiocre ; sitôt qu’il défait le second nœud, le vent devient plus violent, mais ne l’emporte pas contre sa volonté ; que s’il vient à délier le troisième, la violence va jusqu’au naufrage et à la perte du vaisseau et des hommes.
(Histoire de la Laponie, sa description, l’origine, les mœurs, la maniere de vivre de ses Habitans, leur Religion, leur Magie, et les choses rares du Païs. Paris, Chez la Veuve Olivier de Varennes, 1678 Traduites du Latin de Monsieur Scheffer)
Trois nœuds (parfois plus) sont faits dans un morceau de corde : le premier peut libérer un zéphyr, un vent léger ; le second relâche un vent plus fort et le dernier déclenche une effroyable tempête. L’ouverture des nœuds augmente la force du vent.
Cette corde sera ensuite vendue aux marins.
Ce type de sorcier peut être associé aux tempestaires (tempestarii), connus depuis la Rome antique.
05/05/20