le Pugio

« — Les ides de mars sont arrivées, déclare César.

Oui, mais elles ne sont pas encore passées » répond le devin Spurinna.

Reconstitution de la soirée grâce aux notes et éléments trouvés dans le matériel du cercle.

Vendredi 15 mars 1974, vers 20h au lieu de réunion du groupe ésotérique bruxellois, « les Amis du Grand Albert ».

La soirée s’annonçait intense, car le médium présent avait une excellente réputation. Les membres présents avaient été soigneusement triés sur le volet.

Huit personnes prirent place autour de la table circulaire centrale. La tenue de soirée était de rigueur comme dans un temple maçonnique.

Le médium occupait le siège principal. Devant lui se trouvait un bloc de feuilles, un stylo bic et un cône en métal.

Le médium demanda l’assistance d’un des sept membres choisi par hasard.

Six boules blanches et une boule noire furent placées dans un petit sac de tissu et chacun en tira une.

Stéphane tira la boule noire. Il s’assit à la gauche du médium près du cône. Son rôle consistait simplement à tourner les pages du bloc de feuilles en cas d’écriture automatique du médium en transe.

La pénombre régnait, seule une chandelle éclairait la pièce.

Après les prières invocatoires habituelles, le médium entra tout doucement en transe. Sa main droite s’empara du stylo et il commença à écrire nerveusement en liant les mots.

Au____bonsoir___________

Le médium demanda verbalement à l’esprit de lui fournir une preuve de son honnêteté.

La température baissa soudainement de quelques degrés et l’assistant s’empara du cône vide qu’il présenta, grande ouverture vers le haut, à l’esprit.

Un petit bruit se fit entendre, preuve qu’un « apport » venait de se matérialiser dans le cornet de métal.

Il renversa le cône et une vieux poignard apparut. Mais dans l’obscurité il était difficile d’identifier exactement l’objet.

Bonsoir-à-toi-Cesar-j-ai-d-abord-laisser-votre-ame-faire-un-petit-exercice-vous-constatez-que-se- fut-un-tel effort- (sic) et l’écriture continua pendant 10 pages sans interruption.

Nous étions aux ides de mars et l’esprit de Jules César venait de se manifester.

Personne n’osa noter qu’il s’exprimait en français.

Quand on examina l’apport, un historien présent confirma que le petit poignard qui était apparu s’appelait un pugio. Une dague portée par les sénateurs romains qui avaient poignardé 23 fois Jules César le 15 mars -44, à 11h dans la Curie. Elle était vieille d’au moins 2000 ans.

Détail étonnant, sur les 23 coups reçus, un seul était mortel.

Nous pouvons apporter deux explications à ce qui s’est passé le 15 mars 1974.

– L’esprit de Jules César s’est vraiment manifesté en écrivant en français au travers du médium. Pourquoi pas !

– Contrairement au hasard, une habile manipulation des boules de vote a permis à Stéphane de s’asseoir à côté du médium. Il dissimulait dans sa manche un pugio romain antique. Au moment propice, il glissa l’arme dans le cône des apparitions et le fit apparaître. Certains médiums peu scrupuleux utilisent parfois des assistants discrets.

Peu de temps auparavant en décembre 1973, ce livre était publié, nous pourrions y voir une coïncidence, mais bon…

Nous vous laissons le plaisir de choisir votre interprétation.

Matériel de Spirite Bruxellois

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01/11/22