le Tour des Petites Souris

 

Pour le moment, je termine la lecture d’Olim, Procès des Sorcières en Belgique (1847), rare édition d’un ouvrage par J.B.Cannaert.  Et là, on y trouve  un édifiant article sur un illusionniste.

Le sort le plus déplorable fut celui de Veith Pratzer, brûlé vif, en Saxe, en l’année 1660, et resté connu dans les traditions populaires sous le nom de Heksen-Feytl.

« Connu de tous pour sa gaieté et son humeur plaisante, il se rendait ordinairement les dimanches et les jours de fête dans un cabaret, où il amusait les assistans par des tours de gobelet ou d’autres jeux d’adresse. Parfois, pour leur donner plus de relief, il avait recours à la superstition, et malheureusement il poussa la plaisanterie au point de déclarer qu’il s’était, à Passau, fait rendre invulnérable.

Un soir on lui demanda en riant, s’il saurait faire des souris ; il répondit qu’oui, et remis l’opération au dimanche suivant. Au jour fixé, il plaça dans le bord retourné d’un sac, vingt-quatre souris vivantes, et toutes les fois que l’un ou l’autre des spectateurs lançait une petite pierre au fond du sac, il marmottait quelques paroles incohérentes et laissait échapper une souris. L’étonnement des assistans fut extrême, et dès lors, cette innocente plaisanterie fut considérée comme œuvre magique.

Veith s’empressa de quitter le pays, mais on remua ciel et terre pour s’emparer de lui. On y parvint enfin. – Dans l’interrogatoire qu’on lui fit subir, il raconta le fait tel qu’il s’était passé, et offrit de recommencer l’opération ; mais le sac magique était brûlé, et la Cour rejeta l’offre du renouvellement d’une semblable abomination.

Le prisonnier fut soumis aux plus horribles tourmens, et transporté enfin, avec une sorte d’appareil, dans une chaudière de cuivre placée sur une charrette, à la résidence du magistrat supérieur, qui paraissait prendre à cœur cette affaire importante. Le transport de l’accusé provoqua une telle affluence de monde, qu’on eut dit que le diable lui-même avait été fait prisonnier….

… (bon, la il subit la torture puis) … les témoins qui attestaient que Veith était un farceur mais non pas un sorcier, et qui ne pouvaient croire, disaient-ils, à l’existence de souris magiques, eurent eux-mêmes à subir de graves désagrémens.

(Ensuite, il est de nouveau torturé horriblement…)

… il fut enfin condamné à mort.

(Ensuite, paf, il va au bûcher, mais demande la grâce de voir une dernière fois ses enfants)

… mais sa prière fut rejetée et un valet de bourreau lui apprit qu’on leur avait ouvert les veines dans le bain où on les avait placés.

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15/08/14