J’ai conservé un Cœur d’Enfant…

…dans un bocal sur mon étagère. (Robert Bloch)

Quand l’enfant mourut en très bas âge, sans raison apparente, les parents – très superstitieux – prirent quelques précautions: Ils lièrent les mains du petit défunt avec un chapelet et y placèrent un crucifix pour faire bon compte.

Mais surtout, ils payèrent une autopsie pour faire retirer discrètement le cœur du gamin. De vieilles légendes parlent d’âmes ne trouvant pas le repos qui errent éternellement. En 1882, le pieu dans le cœur risquait de faire mauvaise impression auprès de la famille. Le cœur fut momifié et placé dans un reliquaire (un cardiotaphe), avec une médaille de Saint Benoît, le Patron des exorcismes., Ils rejoignaient un tradition ancienne dont on retrouvait les traces lors de l’inhumation de la Princesse Eléonore von Schwartzenberg, et les cinq décès étranges de la famille Bâtthyany à Farciennes.
( En démolissant en 1851 la chapelle Saint-Jacques à Tergnée (datant du xviie siècle), on y a exhumé cinq vieux cercueils datant du xviiie siècle. Il s’agit de membres de la famille du comte Charles Batthyany. L’origine hongroise de celle-ci explique vraisemblablement la présence de grands clous enfoncés dans les couvercles des cercueils à la hauteur de la poitrine. Cela rappelle en effet la tradition des populations de la région des Carpathes qui obéissaient à une superstition qui voulait que, par ce procédé, on empêche les défunts de sortir de leur tombe pour venir vampiriser les vivants)

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Les enfants morts en bas âge ont toujours été considérés comme les morts les plus malfaisants. (Les Morts Malfaisants – Emile Jobbé-Duval, éd. Exergue), les suicidés, les noyés, pendus, morts assassinés  ou n’ayant pas reçu les rites funéraires peuvent devenir des spectres malfaisants, apportant folie, mal caduc, épilepsie et morts dans la famille et le village.

La première mention de ce rituel d’enlèvement du cœur (lié à un rituel vampirique), se trouve dans le livre de Joseph Pitton de Tournefort, Relation d’un voyage du Levant fait par ordre du roy, publié en 1717*. Il s’agit également d’une des premières mention de l’existence d’un broucolacas (Vampire) dans la littérature.

Sinon, les rois et personnages important subissaient un rituel de tripartition du corps à leur mort (dilaceratio corporis ). Le corps, le cœur et les entrailles étaient séparés et placés dans trois sépultures différentes à divers endroits. Cette coutume se retrouve chez les capétiens en France.

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http://en.wikipedia.org/wiki/Eleonore_von_Schwarzenberg
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Batthy%C3%A1ny

*Quoique qu’on mentionne quelque chose d’assez similaire dans le Mercure Galant de 1692/1693.

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22/05/15