La dernière séance d’Houdini

Quand Harry Houdini, le « Roi de l’évasion », mourut le 31 octobre 1926 (né le 24 mars 1874) à Detroit (Michigan), le monde allait enfin savoir s’il existait une possibilité de revenir d’entre les morts.

Magicien et escapologiste, il s’était opposé toute sa vie aux faux médiums spirites – avec une certaine virulence (et beaucoup de mauvaise foi) – et avait promis de donner un signe de l’au-delà après sa mort, si cette possibilité de survivance existait.

Après tout, disparaître du monde des vivants le jour d’Halloween était en soi un signe.

Mais pendant neuf années, rien ne se passa.

Le 31 octobre 1936, (le dixième anniversaire de la mort d’Harry Houdini), sur le toit de l’hôtel Knickerbocker à Hollywood (Ivar street, près d’Hollywood Blvd), Bess, la veuve de l’artiste, fit un ultime effort pour joindre son mari. Le toit de l’hôtel était proche du ciel, ce n’était pas un hasard.

C’était la dernière tentative pour communiquer avec l’au-delà. Le magicien/bonimenteur Edward Saint (de son vrai nom Charles David Myers) s’occupa de la promotion de l’évènement et commit quelques erreurs peu excusables. Il doutait clairement de la réussite du contact avec le défunt mais jouait le jeu et n’utilisait pas les services d’un médium spirite, se chargeant lui-même du rôle. Après tout, il s’occupait activement de faire passer Houdini à la postérité, la seule chose qui importait.

Environ 300 invités formaient le cercle extérieur, avec 13 scientifiques, spécialistes de l’occulte, reporters, magiciens et chefs spirituels rejoignant Mme Houdini dans un cercle intérieur. Parmi eux, William Larsen Sr., éditeur du magazine magique Genii, the Conjurer’s Magazine et de la future Academy of Magical Arts and Sciences.

Douze autres séances devaient avoir lieu au même moment un peu partout aux USA, en Angleterre et en Australie, conférant à l’événement un caractère international.

Cette soirée devint légendaire. Le temps était beau et sec, mais inhabituellement froid, ce qui est étrange à Los Angeles, même à cette période de l’année.

Au centre du cercle des témoins étaient posés une paire d’ardoises, une trompette spirite, une cloche et des menottes pour attirer le magicien décédé. La soirée débuta avec le morceau musical Pomp and Circumstances n°1 d’Edward Elgar, puis Edward Saint supplia pendant une heure Harry Houdini de lui donner un signe physique de sa présence.

Finalement, Houdini ne se manifesta pas plus que les fois précédentes et Bess conclut qu’il n’y avait rien de l’autre côté du voile. Au moment où le public quittait le toit de l’hôtel Knickerbocker, un orage éclata, phénomène exceptionnel à Los Angeles. Le public n’ayant pas eu le temps de se mettre à l’abri, fut sérieusement rincé. La pluie ne dura qu’un bref instant. Comme si les esprits versaient des larmes du ciel.

Mais avait-on utilisé les bons protocoles et les bons effets pour attirer les esprits?

Et si la veuve d’Houdini arrêta les tentatives de communication avec feu son mari, d’autres continuèrent à espérer recevoir l’un ou l’autre message.

Certains ont avancé qu’il ne voulait pas montrer qu’il s’était trompé toute sa vie à propos de la survie dans un autre état et refusait donc de répondre. D’autres suggérèrent que le niveau des illusions présentées lors de cette soirée était tellement basique qu’aucun « escapologiste » de talent ne serait revenu des enfers pour s’abaisser à ça.

Si on reproduisait certaines de ses tours et évasions les plus spectaculaires comme « the milk can escape », « Bullet Catch », « the needle trick », « Metamorphosis », « Vanishing the elephant » ou «  Suspended straitjacket escape » et qu’on lui ajoutait des instruments pour communiquer avec les esprits, peut-être que…

Note:

La Dernière Séance d’Houdini est un thème classique en illusionnisme spirite. Les magiciens tentent de communiquer avec l’artiste défunt. Une des dernières versions fut jouée par l’excellent magicien anglais, Paul Daniels, pour l’émission spéciale Halloween de la BBC en 1987, d’après une idée de Maurice Fogel.

Karrell Fox, un magicien américain, auteur de plusieurs ouvrages sur la prestidigitation, joua une séance en 1946 à Detroit à la période d’Halloween, la ville dans laquelle Houdini décéda.

Harry Blackstone, Dunninger  et Walter Gibson, d’autres magiciens de renom, eurent leur essai et si jamais Houdini ne revint lors d’une séance spirite, la publicité fut toujours au rendez-vous.

Traditionnellement, ces soirées commencent à minuit.

Il existe plusieurs variations du thème qui sont jouées avec plus ou moins de bonheur, dont la séance tenue au Magic Castle d’Hollywood. Le petit ensemble présenté ici  est unique et se trouve au Surnatéum, il ne s’inspire d’aucune version classique et présente un “twist” original.

Il entre dans la section des jouets spirites de nos collections.

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10/04/25