Dragon Balls
Tout commence avec la découverte d’une magnifique petite statuette de divinité japonaise en bois, période Edo, XVIIIe siècle. Le genre de Bouddha portatif dans un zushi, un kamidana de voyage. Par contre, je n’arrive pas à déterminer précisément de quel bouddha/Kami il s’agit.
Il possède une sorte d’auréole avec 7 balles ( 6 dans un cycle et la septième en dehors).
Tout en examinant cette statuette, je ne sais pas trop comment ni où
commencer à chercher des informations, – je marmonne “mais qui es-tu?” – lorsqu’un bruit dans la bibliothèque me fait sursauter. Un petit sac vient de tomber d’une armoire et, quand je l’ouvre, 7 petites boules d’ambre contenant des sortes de paillettes ou étoiles en sortent.
On croit rêver. Les dieux ont parfois de l’humour et je perçois un clin d’œil de la” divinité” qui me donne une piste inattendue.
J’installe donc au Surnatéum une sorte de petit autel à mon nouvel invité que je surnomme déjà Kami Sama.* (voir Sangoku et les 7 Dragon balls)
Et on dit bonjour à Shenron, le dragon ainsi qu’à Kame no Sennin, l’immortel taoïste à la tortue qui viennent prendre place à côté du boddhisattva. Kirin ne tarde pas à les rejoindre.
*Note: il s’agit en réalité de Jizô Botatsu (bodhisattva Kşhitigarbha), une des divinités les plus appréciées au Japon. Son “auréole” correspond au six mondes dans lesquels l’âme peut se réincarner, la septième échappe au cycle des réincarnations.
Ce boddhisattva protège les voyageurs et les défunts dans leur trajet vers la réincarnation. Il s’est juré de vider les enfers avant d’atteindre l’état de Bouddha. Il aide particulièrement les âmes des enfants.
Toutefois, les liens entre Jizô et Sangoku sont bien plus complexes qu’il paraît à première vue. On dirait même que le manga Sangoku dérive de l’ancien conte chinois du dieu Sun Wukong, le dieu Singe. Jizô Botatsu inspire donc Kami Sama, le créateur des 7 Dragon Balls. Il tient dans sa main une pierre Chintamani, ou perle d’immortalité.
Selon le bouddhisme, il existe six destinées, dans lesquelles tournent les êtres pris dans le samsâra. Du monde supérieur au monde inférieur, nous avons 1) les dieux (sk. deva) ; 2) les êtres humains ou état humain (sk. manuṣya) ; 3) les asuras (sk. asura, sorte d’êtres célestes jaloux, querelleurs et belliqueux) ; 4) les animaux (sk. tiryagyoni (en)) ; 5) les esprits errants ou avides (sk. preta). 6, les êtres infernaux ou démoniaques (sk. narakastha). (Wikipédia)
Kshitigarbha dans le bouddhisme tantrique
Sans occuper une place particulièrement prééminente comme en Chine ou au Japon, Kshitigarba a sa place dans le bouddhisme tantrique comme bodhisattva de la lignée de Ratnasambhava dont il prend souvent la couleur jaune. Il tient dans sa main gauche la perle à souhait (sk. cintāmaņi, ch. Rúyìbǎozhū 如意寶珠) qui exauce les vœux. Il forme parfois un couple avec Akasagarbha, « matrice de l’espace », du fait de leurs noms complémentaires. (Wikipédia)
Enfin, pour résumer sommairement:
Dragon Balls est un manga d’Akira Toriyama (1984) fortement dérivé du conte traditionnel La Pérégrination vers l’Ouest – Xī Yóu Jì (西游记) ou Saiyūki au Japon. Dans le conte original, Tang Sanzang est le héros central du voyage. Il est à la recherche des textes sacrés de Bouddha.
Sangoku est Sun Wukong (le dieu Singe)
Kami Sama est Jizô Botatsu/ Kşhitigarbha/ ou Tang Sanzang lui-même.
Tortue Géniale se calque sur Kamé Sennin/Kume no Sennin (mais dans le conte original, il s’associe à Wujing l’ogre)
Shenron le Dragon est Longwang Sanjun
Krillin, l’ami de Sangoku, est Sha Wujing
Oolong le cochon est Zhu Bajie (le cochon – sanglier) etc