26/10/22
Rare exemple intact d’une corbeille-toupie, un instrument de communication spirite décrit par Allan Kardec dans le livre des Esprits et le livre des Médiums. La première utilisation de ce moyen de communication avec les esprits semble dater d’une période entre 1853 et 1857. (osier tressé; 19 cm/16.5 cm, crayon d’ardoise et ardoise)
Psychographie indirecte : corbeilles et planchettes
152. La science spirite a progressé comme toutes les autres, et plus rapidement que les autres ; car quelques années à peine nous séparent de ces moyens primitifs et incomplets qu’on appelait trivialement les tables parlantes et l’on en est déjà à pouvoir communiquer avec les Esprits aussi facilement et aussi rapidement que les hommes le font entre eux, et cela par les mêmes moyens : l’écriture et la parole. L’écriture a surtout l’avantage d’accuser plus matériellement l’intervention d’une puissance occulte et de laisser des traces que l’on peut conserver, comme nous le faisons pour notre propre correspondance. Le premier moyen employé a été celui des planchettes et des corbeilles munies d’un crayon. Voici quelle en est la disposition.
153. Nous avons dit qu’une personne douée d’une aptitude spéciale peut imprimer un mouvement de rotation à une table ou à un objet quelconque ; prenons, au lieu d’une table, une petite corbeille de quinze à vingt centimètres de diamètre (qu’elle soit en bois ou en osier, peu importe, la substance est indifférente). Si maintenant à travers le fond de cette corbeille on fait passer un crayon solidement assujetti, la pointe en dehors et en bas, et qu’on maintienne le tout en équilibre sur la pointe du crayon, placé lui-même sur une feuille de papier, en posant les doigts sur les bords de la corbeille, celle-ci prendra son mouvement ; mais au lieu de tourner, elle promènera le crayon en sens divers sur le papier, de manière à former soit des traits insignifiants, soit des caractères d’écriture. Si un Esprit est évoqué, et qu’il veuille se communiquer, il répondra, non plus par des coups frappés, comme dans la typtologie, mais par des mots écrits. Le mouvement de la corbeille n’est plus automatique comme dans les tables tournantes, il devient intelligent. Dans cette disposition, le crayon, arrivé à l’extrémité de la ligne, ne revient pas sur lui-même pour en commencer une autre ; il continue circulairement, de telle sorte que la ligne d’écriture forme une spirale et qu’il faut retourner plusieurs fois le papier pour lire ce qui est écrit. L’écriture ainsi obtenue n’est pas toujours très lisible, les mots n’étant point séparés ; mais le médium, par une sorte d’intuition, la déchiffre aisément. Par système d’économie, on peut substituer l’ardoise et le crayon d’ardoise au papier et au crayon ordinaire. Nous désignerons cette corbeille sous le nom de corbeille-toupie. A la corbeille on substitue quelquefois un carton assez semblable aux boîtes de dragées ; le crayon en forme l’axe comme dans le jouet appelé toton.
Allan Kardec – le Livre des Médiums
Note: la jeune médium Caroline Baudin (16 ans), consultée par Allan Kardec, utilisait une corbeille-toupie pour évoquer l’esprit de l’écrivain Frédéric Soulié (auteur des Mémoires du Diable), décédé en 1847. La jeune fille écrira “sous la dictée de l’esprit” Une nuit oubliée ou la Sorcière Manouza. – (Revue Spirite, novembre 1858/janvier 1858/février 1858 – une nuit oubliée, conte par Frédéric Soulié)
(Merci à Stéphane Damour pour la référence)
Il semblerait que les sœurs Baudin étaient plus âgées que l’on croit en 1856 (27 et 29 ans), leurs vrais noms étant Pélagie et Catherine Caroline Baudin)
C’est aussi grâce à monsieur Baudin que Hippolyte-Léon-Denizard-Rivail reçu d’un esprit appelé Zéphyr/Zephiro (par l’intermédiaire des sœurs Baudin – Caroline et Julie – et de la corbeille-toupie qu’elles manipulaient à deux ) le message qui lui apprenait que dans une vie antérieur il fut un druide du nom d’Allan Kardec. La séance eut lieu au 18 Rue de la Grange Batelière, à Paris en 1855 chez Madame de Plainemaison.
écriture en spirale typique des corbeilles-toupies.
Vers 1850, Hippolyte Rivail est régisseur de spectacles d’illusion au Carré Marigny sous la direction du physicien-prestidigitateur Henri Lacaze. Un détail pas spécialement insignifiant.
Un crayon ou un portemine pouvait remplacer la touche d’ardoise dans la corbeille-toupie, mais dans ce cas le support d’écriture était une simple feuille de papier.
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