19/06/18
L’histoire contemporaine la plus proche de nous concernant une malédiction liée à une momie, plus exactement un sarcophage, est connue sous le nom de Cas 25542. Le plus ancien document que le Surnatéum possède à ce sujet est un article paru dans The Horoscope revue éditée par Rollo Ireton (Ralph Shirley) en 1904 (p.236 et sv.) qui semble lui-même tiré des pages du Daily Express. On retrouve par ailleurs dans la même revue un article intitulé Lucky and unlucky objects traitant d’un sujet cher au Muséum.
L’histoire commence en 1880, quand un jeune gentleman du nom de Douglas Murray alla consulter un chiromancien fameux du nom de Cheiro (Pseudonyme du « comte » Louis Hamon/William John Warner 1866-1936.) Le mage effrayé par ce qu’il avait lu dans la paume de la main du consultant, lui prédit qu’un revolver lui exploserait dans les mains et qu’il serait amputé. Il ajouta que Murray gagnerait un sarcophage dans une loterie et que le mauvais sort le poursuivra, lui et tous ceux qui seraient liés à cet acquisition. Murray se moqua ouvertement du chiromancien et oublia l’histoire ; mais pas Cheiro.
Une bonne année plus tard, le jeune gentleman se rendit en Egypte quand son drogman (guide) lui indiqua qu’un superbe sarcophage ayant appartenu à une prêtresse d’Amon-Râ*, décédée à Thèbes vers 1600 BC, était en vente. La momie avait depuis longtemps disparu, mais le couvercle de la boîte représentait son très beau visage. Malgré une sensation désagréable vis-à-vis de l’objet, il en fit l’acquisition et la ramena à l’hôtel. Deux amis présents admirèrent le sarcophage ; et il fut décidé de le jouer au hasard. Murray gagna la loterie, fit emballer l’objet et l’envoya en Angleterre.
Quelques jours plus tard, lors d’un exercice de tir aux bords du Nil, un revolver lui explosa dans les mains, et l’amputation du bras devint inévitable pour éviter la gangrène. Quant à ses deux amis de retour au pays, ils tombèrent malades et moururent.
Quand lui-même revint en Angleterre, il découvrit le colis toujours emballé dans le hall de sa maison. Plus tard, il écrivit : ” Si une telle chose est possible, quand je regardais le visage dessiné sur le couvercle du sarcophage, ses yeux semblèrent revenir à la vie et me regardèrent avec une telle haine que mon sang se glaça dans mes veines. ”
Convaincu du pouvoir maléfique de l’objet, il en fit don à une amie. Peu de temps après qu’elle eut ramené la boîte chez elle, sa mère chuta dans les escaliers et se tua ; son fiancé l’abandonna et tous ses petits animaux familiers moururent. Elle devint à son tour sérieusement malade et rendit le sarcophage à David Murray.
Décidé à le vendre, il fit photographier le couvercle par un photographe professionnel. La semaine suivante, le photographe le rappela paniqué en lui signalant que sur les photos prises, le visage réel et maléfique de la princesse apparaissait. Il lui donna un exemple de photo témoin. Peu après, le photographe mourait d’une overdose de somnifères, apparemment après avoir détruit les photos, dont une d’entre elles laissait apparaître son propre visage sur le couvercle. Le Surnatéum possède un exemplaire de ce rarissime document.
Pour s’en débarrasser, Douglas Murray en fit don au British Museum. Plusieurs morts suivirent, portant le nombre de victimes à 13, et d’étranges phénomènes se produisirent dans la section égyptienne du musée. Le gardien signala une apparition au visage jaune verdâtre assise sur la partie inférieure du sarcophage qui glissa silencieusement vers lui. Il s’enfuit, poursuivi par le spectre, avant que ce dernier finisse par s’évaporer…
Mais l’histoire du sarcophage ne commence pas là. Lorsqu’il fut vendu dans les années 1870 à un certain Jacques Frings**, une main fixée sur le couvercle fut détachée pour restauration, les insectes du bois avaient grignoté une partie du petit doigt de la main droite. Seule la main en bois fut ramenée en Belgique, le reste du sarcophage devait être rapatrié plus tard.
Peu de temps après, de retour en Europe, une cartouche explosa entre les mains du propriétaire, lui mutilant la même main. La main de sarcophage ne fut jamais restaurée ni remise sur le couvercle d’origine.
Le sarcophage abandonné, vaguement restauré en Egypte, fut remis en vente pour payer des frais restés en suspens.
Nous avons récupéré la main et le carnet manuscrit qui évoque l’accident de monsieur Frings.
* Certains l’appelent Princesse Ananka.
** Note: Monsieur Jacques Frings fut nommé Chevalier de l’Ordre de Saint Jacques de Compostelle. Il est possible que “Jacques” soit donc un pseudonyme.
19/06/18